Bonjour à tous ! Le billet d'aujourd'hui est peu commun diront celles et ceux qui ont l'habitude de me lire - silencieusement, sans commentaire, à l'ancienne, mais qui lisent et c'est cela qui est important : merci chers lecteurs !
Un billet dont les photos pourraient faire penser que je vante un produit qui ne serait disponible que dans "4 points de vente en Guadeloupe" dixit la vendeuse. Elle trouvait d'ailleurs que ça faisait beaucoup, qu'elle n'aurait peut-être pas assez de clients. C'est cela, oui...
Mais je vais me servir des sandales dessinées par Philippe Stark pour Ipanema pour donner mon sentiment sur un mouvement dont j'ai eu l'intuition grâce à mes déménagements à travers le monde et grâce à un compte en banque qui (comme beaucoup) se vide trop vite. Je veux biensûr parler du mouvement minimaliste.
Se servir de la société de consommation pour y proposer une alternative, voilà le point de départ de cet article.
Lubie de femme enceinte ou réelle prise de conscience, cet été, je me suis dis que beaucoup de nos possessions ne nous satisfaisaient pas et nous encombraient. Pourquoi ? Car nous nous pensons obligés de les garder : souvenirs, cadeaux, vieux trucs au fond du placard "au cas où"... j'en passe et des meilleurs.
Comment ne vivre qu'avec des objets que nous avons réellement plaisir à utiliser ? Telle est ma vision du minimaliste. J'ai lu quelques ouvrages et quelques blogs sur le sujet et chacun y va de sa petite anecdote de vie : de la mamie minimaliste de la vaisselle ou du dentifrice mais qui ne pourrait se passer de sa télévision (Hey mamie, y'a Internet maintenant et un Mac Book Air c'est l'essence même du minimalisme), à l'adorable japonaise qui remercie les objets avant de les jeter - c'est pour ce genre de comportements excessifs que je kiffe les japonais- en passant par le gars, super sympa au demeurant, qui vit tout seul avec 30 objets (je caricature à peine) et comble de l'ironie, celle qui a cessé d'être minimaliste car elle essayait d'appliquer au pied de la lettre les conseils des auteurs que je viens d'évoquer. Exemple : quand elle achetait un nouvel objet, elle se forçait à en jeter un. Après, cette gourdasse regrettait amèrement son geste, alors elle a définitivement jeté l'éponge "Le minimalisme c'est pas pour moi" clame-t-elle (en anglais) sur Pinterest.
Mon point de vue sur le minimaliste est à la fois simple et complexe. Les objets qui nous entourent doivent absolument nous servir : à éplucher les patates, à paraître socialement policé, à ne pas avoir mal aux pieds, à nous laver, à ranger nos affaires... et surtout à nous rendre heureux.
Ce qui veut dire qu'il faut se débarrasser immédiatement de ce qui est laid, défectueux (ou le réparer), ce qui ne sert à rien, tout ce qui encombre notre intérieur (ou notre jardin !) ainsi que notre esprit. Car là est la clé du mouvement : clarifier son espace physique pour mettre de l'ordre dans son espace mental.
Nous améliorons ainsi notre conscience d'être au monde (le "Da Sein" d'Heidegger ou la pleine conscience du bouddhisme Theravada) ainsi que notre gratitude. En effet la gratitude semble être ce qui fait peut-être le plus défaut dans notre société. On pense souvent que tout nous est dû et on trouve inadmissible que le monde ne fonctionne pas selon nos désirs. En oubliant toute les fois où il le fait.
Selon moi le minimalisme n'est pas complètement en rapport avec la sobriété volontaire dont on entend beaucoup parler actuellement. Pourquoi vivre sobrement ? Visons à vivre raisonnablement. Je ne suis pas une adepte du jeûne et autre végétalisme - probablement car je suis allergique à trop de fruits et de légumes-. Il me semble plus cohérent de manger peu mais bien. Il en va de même pour tous les domaines de la vie matérielle. Peu de meubles mais de bonne qualité. Idem pour les vêtements, les objets de bureau, acheter ou fabriquer des cosmétiques (et non des "cosmé-tocs"...) etc..., rationaliser son temps passé sur Internet. Surfer peu mais bien.
Plus facile à dire qu'à faire, comme toujours. Le fait d'y réfléchir est déjà un début !
J'évoque le matériel évidemment, il ne s'agit pas selon moi d'étendre le minimalisme au vivant : que dire d'une personne qui penserait : "peu d'amis, mais de vrais", "peu d'animaux mais de gentils", "peu d'enfants mais de bien élevés", "peu de conjoints mais des agréables" LOL
Une petite mise en garde toutefois car une face obscure du minimalisme est à éviter : la maniaquerie. Le minimalisme est toujours perfectible. Même si vous faites un grand vide dans vos placards, devenir un vrai minimaliste et y prendre durablement du plaisir prendra des années. Il ne faut pas en faire une obsession. Ce qui est vrai et beau est la base de ce mouvement. A partir de ce constat : l'art est minimaliste !
J'espère avoir suscité votre intérêt pour le minimalisme avec un article qui ne l'est pas vraiment ^^