Lesprikreyol propose des visites historiques en Guadeloupe. Habitant près de Trois Rivières et m'intéressant aux premiers peuplements des Antilles, c'est donc logiquement que j'ai choisi de suivre la visite que mon ancien collègue proposait dans le Sud Basse Terre sur les traces des amérindiens.
Trois Rivières était un important lieu de culte pour les Taïnos, les tribus de toutes la Caraibe se rejoignaient ici lors des fêtes rituelles.
La rivière de la Coulisse est sacrée pour les Tainos. Plus de 300 pétroglyphes représentant des esprits ont été retrouvés le long de cette rivière !
Ici nous traversons à l'embouchure.
Quand les amérindiens traversaient une rivière -peuplée d'esprits selon eux- ils déposaient une petite pierre de forme triangulaire sur l'une des rives. Les archéologues en ont retrouvé des centaines à cet endroit.
Pétroglyphe représentant les yeux des esprits. En haut à droite : un "homme chauve souris" qui peut dialoguer avec eux.
Mangrove
Le cadre de la visite est plutôt sympathique.
La jeune génération observe le lieu d'accouchement des femmes amérindiennes à la grossesse difficile. L'eau symbolise la fécondité sous toutes ses formes : récoltes, enfants...
C'est la seule représentation de ce type au monde !
En haut le papa observe. Il s'agit d'une rare scène représentant la vie des amérindiens d'une manière réaliste. Ah si, un esprit aux grands yeux est également présent. L'arrête de la pierre forme ses sourcils et son nez. Quels artistes !
Les Taïnos pratiquaient-ils le cannibalisme, comme l'affirmaient les conquistadors et colons européens ? Oui, mais de manière ritualisée. Ils mangeaient leurs morts (après un séjour en terre d'une année) raclaient ce qui restait sur les os 😳 et le brulait avant de le manger. Gloups. Le principe étant que l'énergie des ancêtres reste dans la tribu. Il en allait de même pour pour les prisonniers de guerre qui étaient souvent leur cousins des tribus voisines.
Changeons mantenant d'époque. Les Taïnos seront décimés par l'annexion européenne (choc microbien, tentative d'esclavagisme se soldant par des suicides...) sur 10 000 Taïnos à l'arrivée de Colomb, seul 300 subsistent à la fin du XVIIIe où la France les cantonne à vivre sur la zone aride du Nord Grande Terre (Près du Moule)
Notre balade nous conduit à une "habitation" sucrière où travaillent 110 esclaves en provenance d'Afrique.
Le moulin de l'habitation sucrière de Mme Pinaud (Ca ne s'invente pas) C'est le seul moulin de la Basse Terre.
Le lieu de mémoire est entretenu par les pouvoirs publics.
Le vestige est menacé par la végétation. Poétique mais destructeur.
Les planteurs de la Basse Terre ont eu beaucoup de mal à se reconvertir dans le commerce comme leurs homologues de Grande Terre. A l'abolition de l'esclavage, le sucre n'étant plus rentable, les Pinaud tentent d'exploiter l'huile de ricin... mais inexorablement, l'époque des habitations (plantations) étaient révolue.
La femme du guide nous explique les bases de la pharmacopée créole.
Gnein !
La femme du guide a fait fausse route... Bon, on aura vue un joli panorama et une bananeraie escarpée.
AH c'est par là que se poursuit la visite !
Sympa le décor, toutefois, un grain ne nous guetterait-il pas ?
Roches volcaniques de la grande pointe.
Notre guide, Nicolas, jamais à cours de détails et d'explications.
Ces canons français avaient davantage pour but d'éloigner et dissuader les navires ennemis que de les couler.
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