Vue de Tandacayou (ecolodge)

Vue de Tandacayou (ecolodge)

jeudi 27 août 2020

Verdure, vertiges, rivière et randonnée - Les cascades de Beaugendre


    Les vacances n’étant pas encore tout à fait terminées, nous sommes allées à Vieux Habitants prendre le frais et le vert.


    Notre but est de trouver les cascades de la rivière Beaugendre. Nous commençons par monter une route en mauvais état, assez raide par endroit, mais les paysages dans lesquels nous évoluons sont grandioses, des arbres centenaires jouxtent les hibiscus des jardins créoles, les lianes et la mousse nous accompagnent déjà. 




    Nous pénétrons ensuite dans une forêt remplie de grillons et de massifs de bambous. Nous traversons un gué puis un autre, nos chaussures sont destinées à fouler le lit de la rivière. 

 





Les lieux sont enchanteurs, nous découvrons un premier bassin, clair, turquoise et plutôt profond qui a tout d’une piscine avec son petit toboggan.






Nous continuons vers un second bassin clairement reconnaissable au tronc qui le coiffe.





Toujours à la recherche de mystérieuses cascades, nous en trouvons deux petites, mais il me semble que leur taille est trop réduite pour correspondre à ce que j’ai vu sur mes recherches.





    Nous continuons, tantôt sur la rive gauche, puis sur la rive droite, escaladons des roches et des arbres, pataugeons dans le cours d’eau lorsque s’offrent enfin à nos regards les sublimes cascades de Beaugendre !



    Nous ne sommes pas déçues du voyage, le cadre est proche du merveilleux médiéval : le large rideau d’eau dissimule des roches sombres, conviviales et humides, les brumisations du courant participent à la magie des lieux. Un rocher habilement dissimulé à fleur d’eau devient un fauteuil parfait pour admirer la canopée, bercées par le bruit de l’eau. 





    A droite, une petite cascade rejoint le grand bassin alors que plus à droite encore une fine chute s’écoule plus tranquillement au millieu des galets. Un gros crabe jaune de rivière nous montre que nous sommes sur son territoire, le monde des rochers poisseux d’humidité tous les jours de l’année.



    Nous sommes décidément ravies de cette découverte, de ce sentier non balisé et encore peu connus des randonneurs. Nous aurions pu passer la journée à barboter d’un bassin à l’autre tant cette rivière est d’un calme hors du temps.


Si vous décidez de faire cette randonnée, merci de respecter les lieux en ramassant vos déchets.

Cette trace est déconseillée en cas de pluie car le niveau de l'eau peut monter brutalement. 







jeudi 3 janvier 2019

Que manger quand on vit aux Antilles ?

D'abord, je tiens à vous souhaiter à toutes et à tous une excellent année 2019, faite de lectures et de nouvelles expériences !


J'avoue que l'un des plaisirs d'habiter aux Antilles c'est la cuisine. Alors oui, j'ai appris à cuisiner un peu créole, j''y ai découvert de nouveaux légumes très intéressants : le fruit à pain, le gombo, ainsi que nombre de fruits pays, cuitivés ici : marron péyi, groseille péyi, aubergine péyi... de nouveaux fruits : le maracouja, les sapotilles, les cythères (j'en adore le jus), des fruits soi disant miraculeux comme le nonni, (dont je trouve le goût assez désagrable). 

J'aime la cuisine créole, ses langoustes et colombo, ses fricassées de chatrou (pieuvre) et de lambi (gros coquillage), le riz aux ananas et les dombrés etc... Mais comme la cuisine lyonnaise, je le trouve un peu grasse pour mon palais.

Car, oui, même si je ne suis pas bien épaisse, j'adore manger et j'aime préparer à manger... Mais ce que je préfère, c'est la nourriture asiatique, si facile à préparer ici.
Pourquoi ? En zone tropicale, je retrouve presque les même fruits et légumes qu'au Laos, si onéreux et dépourvus de goût en France. 



Ce qu'il y a d'intéressant avec la cuisine du Sud Est asiatique, c'est qu'une fois qu'on en maîtrise la base, on peut vraiment accommoder le plat selon ses préférences. Ci dessus, un Pheu vietnamien à la mode Laotienne avec ma touche personnelle (Poupon adore) : les crevettes.






Je peux ainsi préparer les plats de base de la cuisine laotienne avec des produits locaux. Le riz gluant se trouve également dans certaines grandes surfaces pour un prix peu élevé pour un produit d'importation. A moi les salades de papaye, le riz gluant à l'ananas, les tom yum !

Grâce à mes souvenirs mais aussi grâce à Internet, j'ai pu me constituer un bon petit stock de recettes approuvés et validées de cuisine créole (le site de tatie Maryse la martiniquaise est très accessible) de cuisine Indienne (dahl - lentilles au lait de coco et aux tomates- accompagné de délicieuses naan à la Vache qui rit, épinards...) Thaï  et lao (Tom Yum, Boeuf Thai, salade de papaye, mangues vertes au piment...) mais aussi chinoises  : je suis difficile en cuisine chinoise mais les rouleaux de printemps et le riz cantonnais sont des mets extraordinaires : complets, goûteux et peu onéreux.


J'évoque souvent le prix car aux Antilles, nous sommes confrontés à deux problèmes de taille (et de thai aussi LOL) : 

1 - Le prix des produits importés. Il est très variable d'un produit à l'autre mais là titre d'exemple, le petit morceau de Beauford atteint facilement 7 euros. Alors que bizarremment le pinard n'est pas cher du tout et les différents magasin relativement bien achalandé pour un pays du Rhum... Le lait c'est minimum 1, 19 euros, la barquette de beurre approche désormais des 3 euros ! (Les vaches antillaises ne produisent pas beaucoup de lait)

2 - Le chlordéconne. En effet, nombreux sont les sols antillais à avoir été contaminés par cet insecticide pour les prochaines centaines d'années ! Il est déconseillé de consommer des légumes racines cultivés dans les zones les plus sinistrées mais aussi la viande - puisque les vaches et les poules - même les poissons- se nourrissent de ce qui a été contaminé par le chlordéconne.
La solution ? La décontamination ? Beaucoup trop chère. L'importation ? Pas donnée et pas écolo. Les antillais se trouvent donc pris dans un dilemme. Reste la solution de cultiver son jardin sur une terre non contaminée ou d'aller demander à des producteurs leur certificat de test au chlodéconne. Mais les agriculeturs sont souvent accusés d'avoir la main lourde sur les pesticides (autorisés) car  si la luxuriante atmosphère tropicale fait pousser rapidement salade et tomates, il en va de même pour les divers insectes destructeurs de cultures.

ET BON APPETIT BIENSÛR !


samedi 29 décembre 2018

Sur les traces des amérindiens à Trois Rivières

Lesprikreyol propose des visites historiques en Guadeloupe. Habitant près de Trois Rivières et m'intéressant aux premiers peuplements des Antilles, c'est donc logiquement que j'ai choisi de suivre la visite que mon ancien collègue proposait dans le Sud Basse Terre sur les traces des amérindiens.


Trois Rivières était un important lieu de culte pour les Taïnos, les tribus de toutes la Caraibe se rejoignaient ici lors des fêtes rituelles.


La rivière de la Coulisse est sacrée pour les Tainos. Plus de 300 pétroglyphes représentant des esprits ont été retrouvés le long de cette rivière !
Ici nous traversons à l'embouchure.




Quand les amérindiens traversaient une rivière -peuplée d'esprits selon eux- ils déposaient une petite pierre de forme triangulaire sur l'une des rives. Les archéologues en ont retrouvé des centaines à cet endroit.

Pétroglyphe représentant les yeux des esprits. En haut à droite : un "homme chauve souris" qui peut dialoguer avec eux.

Mangrove


Le cadre de la visite est plutôt sympathique.



La jeune génération observe le lieu d'accouchement des femmes amérindiennes à la grossesse difficile. L'eau symbolise la fécondité sous toutes ses formes : récoltes, enfants...
C'est la seule représentation de ce type au monde !


En haut le papa observe. Il s'agit d'une rare scène représentant la vie des amérindiens d'une manière réaliste. Ah si, un esprit aux grands yeux est également présent. L'arrête de la pierre forme ses sourcils et son nez. Quels artistes !

 Les Taïnos pratiquaient-ils le cannibalisme, comme l'affirmaient les conquistadors et colons européens ? Oui, mais de manière ritualisée. Ils mangeaient leurs morts (après un séjour en terre d'une année) raclaient ce qui restait sur les os  😳 et le brulait avant de le manger. Gloups. Le principe étant que l'énergie des ancêtres reste dans la tribu. Il en allait de même pour pour les prisonniers de guerre qui étaient souvent leur cousins des tribus voisines.

Changeons mantenant d'époque. Les Taïnos seront décimés par l'annexion européenne (choc microbien, tentative d'esclavagisme se soldant par des suicides...) sur 10 000 Taïnos à l'arrivée de Colomb, seul 300 subsistent à la fin du XVIIIe où la France les cantonne à vivre sur la zone aride du Nord Grande Terre (Près du Moule)

Notre balade nous conduit à une "habitation" sucrière où travaillent 110 esclaves en provenance d'Afrique.
Le moulin de l'habitation sucrière de Mme Pinaud (Ca ne s'invente pas) C'est le seul moulin de la Basse Terre. 


Le lieu de mémoire est entretenu par les pouvoirs publics.

Le vestige est menacé par la végétation. Poétique mais destructeur.

Les planteurs de la Basse Terre ont eu beaucoup de mal à se reconvertir dans le commerce comme leurs homologues de Grande Terre. A l'abolition de l'esclavage, le sucre n'étant plus rentable, les Pinaud tentent d'exploiter l'huile de ricin... mais inexorablement, l'époque des habitations (plantations) étaient révolue.

La femme du guide nous explique les bases de la pharmacopée créole.

Gnein !


La femme du guide a fait fausse route... Bon, on aura vue un joli panorama et une bananeraie escarpée.




 AH c'est par là que se poursuit la visite !








Sympa le décor, toutefois, un grain ne nous guetterait-il pas ?

Roches volcaniques de la grande pointe.

Notre guide, Nicolas, jamais à cours de détails et d'explications.


Ces canons français avaient davantage pour but d'éloigner et dissuader les navires ennemis que de les couler.



Contact : lespritkreyol : 0690 65 97 85 / 0690 63 57 79 lespritkreyol.fr


samedi 1 décembre 2018

Festival "Lire en Folie" à la médiathèque du Lamentin

 La semaine passée, la médiathèque du Lamentin organisait le festival "Lire en folie". En arrivant, une nymphe sans tête semble nous souhaiter la bienvenue. Sexy la médiathèque du Lamentin !

 
Mais non ! La médiathèque s'appelle Ernest Pépin du nom de l'auteur de référence caribéen (que je conseille vivement) natif du Lamentin.

A vrai dire, il n'était pas évident qu'un festival de lecture se tenait ici en ce samedi matin. Nous rencontrons tout de même de jeunes dessinateurs de BD en pleine démonstrations tout en expliquant leur technique devant de petits yeux admiratifs.


Le concept du "manga créole" un nouveau genre à développer !





Nous rencontrons quelques éditeurs, comme Cristel Claman de Roots Editions qui fait paraitre des livres illustrés traitant  notamment de contes audio africains, mais aussi Roland Monpierre  qui signe Raggae Rebel en anglais et en Français une BD retraçant la vie de Bob Marley.